Du samedi 17 au dim. 25 juillet
Exposition de peinture et sculpture
De 15 h à 19 h
Salle polyvalente

 

Samedi 17 juillet
Récital de piano et hautbois
À 20 h 45
Chapelle Saint-Joseph

 

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Varaville, trois fois libérée... Retour


6 juin 1944 : première libération de Varaville

Le 6 juin 1944, après un report de 24 heures dû au mauvais temps, l'opération Overlord est enfin déclenchée par Eisenhower : c'est le Jour J. À 22h30, au sud de l'Angleterre, les éléments avancés du 1er Bataillon parachutiste canadien embarquent à bord de leurs Dakota C47. Une demi-heure plus tard suit le gros du bataillon, basé à Down Ampney. Le Lieutenant-colonel Bradbrooke a reçu la double mission de détruire les ponts de Varaville et Robehomme, et de tenir la hauteur de Robehomme, qui émerge comme une île des marais inondés de la Dives et de la Divette. La compagnie C sautera sur Varaville 30 mn en avant du bataillon, pour nettoyer la zone, s'emparer d'un bunker installé au château, face à l'entrée du bourg, et faire sauter le pont de la Divette. La compagnie B, renforcée d'une section du 3e Escadron parachutiste des Royal Engineers, se portera une demi-heure plus tard sur Robehomme et y fera sauter deux ponts. La compagnie A protégera quant à elle les arrières du 9e Para, lors de l'attaque de la batterie de Merville.

Peu après minuit, les paras britanniques de la 6e Division aéroportée se jettent dans la nuit, affrontant les rafales de vent et les obus antiaériens qui déchirent le ciel. Alors même que la 5e Brigade de Nigel Poett saute sur Ranville, la 3e Brigade de James Hill en fait autant au-dessus de Varaville, tandis que leurs camarades du 8e Bataillon s'élancent au-dessus de Touffréville et Sannerville. Des détachements de planeurs les accompagnent.

Au-dessus de Varaville, le largage de la 3e Brigade rencontre toutefois de sérieuses difficultés. Affolés par les obus de la Flak (l'artillerie antiéarienne allemande), six hommes sautent trop tôt, au dessus de la mer, avant même que la lumière verte ne s'allume : on ne les reverra jamais. L'aire de largage ou Dropping zone V est une étroite bande de terre de 900 x 450 m, dimensions bien inférieures à celles des autres zones de saut. Les groupes de tête sont acheminés par des appareils anglais, des Albermarle partis de la base d'Harwell, qui emportent aussi l'état-major de James Hill, les éclaireurs canadiens et les sections de reconnaissance et de regroupement du 9e Bataillon. Arrivés sur place, l'enfer les attend : la Flak tire rageusement dans tous les sens, les systèmes de guidage des appareils sont muets et les pilotes ne distinguent pas leurs objectifs dans la nuit épaissie par les nuages. Le Major Collingwood, le bras droit du Brigadier Hill, s'élance au moment même où son appareil est touché. Dans sa chute, la sangle de son parachute s'enroule autour de sa jambe et Collingwood se retrouve ainsi pendu dans le vide, tête en bas, tiré dans les airs par le Dakota ! Le reste du stick, en proie à la panique, est contenu bon an mal an par son second, Dan Collins, sous la menace de son arme : pas question de couper la sangle ! Collins parvient à hisser son officier dans l'avion, qui entretemps a dû faire demi-tour. Collingwood reviendra plus tard, mais seulement après une bonne tasse de thé...

À 01h01, le gros des 1er et 9e Bataillons se présente dans le ciel de Varaville, mais la fumée dégagée par l'incendie de Gonneville, qu'une puissante escadrille de bombardiers a touché par erreur, en lieu et place de la batterie de Merville, masque les lumières vertes des éclaireurs, surnommés Pathfinders. Sur les onze planeurs qui acheminent le matériel lourd destiné à l'assaut de la batterie par le 9e Bataillon, trois connaissent des avaries de câble de remorque. Au final, quatre seulement se posent dans les 1 200 m de Varaville, tandis que quatre autres se portent par erreur sur Ranville. Les largages de paras se déroulent également dans un certain chaos. Sur les 71 Dakota du 46e Groupe affectés à la 3e Brigade, seuls 17 parviennent à Varaville ; 9 sticks touchent terre à moins de 1 200 m et 11 autres dans les 2 km ; 9 sticks canadiens sont largués au-dessus des marais, jusqu'à plus de 3,5 km trop à l'est ; 5 autres arrivent à Bréville, et beaucoup sautent dans les lignes ennemies jusqu'à la distance record de 24 km à l'est, vers Pont-l'Évêque ! Si bien que l'aire de dispersion de l'unité couvre au total quelque 60 km2, à travers les lignes ennemies... Beaucoup tombent dans les marais inondés, qui deviennent leur tombeau. Vers 01h00, la compagnie A du 1er Bataillon canadien saute à son tour, accompagnée des planeurs qui emportent les charges explosives nécessaires à la destruction des ponts. Arrivé en premier au point de rendez-vous, le Lieutenant Clancy ne trouve d'abord que deux ou trois de ses hommes, puis, après un moment, part reconnaître Gonneville. Les lieux sont déserts, vers 06h00, la compagnie A n'a encore rencontré aucun ennemi. Au petit matin, un autre officier ainsi qu'une vingtaine de paras, auxquels se sont joints d'autres égarés, sont enfin réunis au point de rendez-vous. Tous font route vers le calvaire de Gonneville, échappant en chemin à un bombardement de la RAF dirigé sur la malheureuse commune, déjà dévastée. Là, ils rejoignent enfin les vestiges du 9e Bataillon dont ils étaient censés assurer la protection, et font route avec eux vers Amfreville. Le 9e Bataillon, mené par le colonel Otway, ne compte plus que 70 hommes soit presque 10 % de son effectif. Ils ont courageusement attaqué et détruit la batterie de Merville, à environ 150 et armés d'une seule mitrailleuse. Mission accomplie, mais à quel prix...

À Varaville, les Canadiens de la compagnie C se retrouvent très largement dispersés au-dessus des marais, jusqu'au-delà de Robehomme et même à l'ouest de l'Orne pour certains. Après s'être sortis tant bien que mal du piège mortel des inondations, de petits groupes harassés et trempés jusqu'aux os se forment à l'entrée du bourg et vers le pont de la Divette, sans avoir pu dénicher leur point de rendez-vous. Le Major McLeod rallie un sergent et sept paras qu'il conduit vers Varaville ; en chemin, ils sont rejoints par un autre détachement conduit par le Lieutenant Walker. Un peloton est placé en défense près du pont de la Divette, tandis qu'un groupe de sapeurs du 3e Escadron parachutiste des Royal Engineers, trempés jusqu'aux os, prépare le matériel de démolition. Le reste de la petite troupe entreprend le nettoyage du château, une grande bâtisse située à l'entrée ouest du bourg. Au même moment, un autre détachement de la compagnie C se présente devant l'entrée de la bâtisse. Soudain, une mitrailleuse et un mortier allemands, postés dans un petit ouvrage bétonné, une "pillbox", camouflée dans les fondations du château, ouvrent le feu. Le bunker abrite également un canon de 75 mm, et ses approches sont défendues par des barbelés, des mines et plusieurs postes de tir. McLeod, Walker et cinq hommes rampent vers l'entrée afin de mettre en batterie leur lance-roquette (un PIAT). Ils font feu à deux reprises, mais manquent leur cible, tout en étant repérés par les servants du canon, qui ripostent et frappent le groupe de plein fouet, faisant exploser les munitions du PIAT. Quatre paras sont tués sur le coup et deux autres grièvement blessés. L'affaire tourne mal, les blessés s'accumulent et l'on n'a toujours aucune nouvelle de James Hill, qui vient tout juste de toucher la terre ferme après avoir longuement pataugé dans les marais. La compagnie C rompt alors l'engagement et se déploie en cercle autour du bunker, tandis que deux détachements allemands tentent d'infiltrer le village. Ces derniers sont réduits par les hommes du Lieutenant MacGowan, à peine sorti lui aussi des marais. Les Canadiens se positionnent ensuite en appui devant la pillbox, pendant que la section de commandement, réunie dans la cour de l'église, ouvre le feu sur l'ennemi qui tente de s'infiltrer par un cratère de bombe. Devant une telle résistance, les paras doivent décrocher. Le château est alors abandonné avec les blessés intransportables, tandis qu'un feu nourri de mortiers tombe sur les paras qui gagnent les bois autour de Varaville.

Au cours des combats, des Varavillais ébahis par le spectacle et le vacarme du DDay ont spontanément prêté main forte à leurs libérateurs. Plusieurs s'offrent à guider les paras qui arrivent de partout, tandis que les femmes s'occupent des blessés. Un Français, coiffé d'un béret rouge et armé d'un fusil, a même abattu trois tireurs allemands avant de guider, avec un petit groupe d'amis, le Brigadier Hill et son état-major en direction du Mesnil. Presque tous seront massacrés par un bombardement aérien allié, qui les confondra avec des Allemands. James Hill, d'abord laissé pour mort entre deux cadavres de ses camarades, parviendra néanmoins à rallier Amfreville, puis rejoindra sa Brigade au carrefour du Mesnil de Bavent, après avoir été opéré d'urgence à Ranville. Une sérieuse blessure au fessier le fera longtemps souffrir, et n'améliorera guère son humeur, déjà redoutable...

Le lendemain matin, vers 10h30, la garnison allemande du château de Varaville se rend enfin aux paras restés sur la position, qui font une quarantaine de prisonniers et libèrent ainsi leurs camarades. Mais la situation redevient malsaine car, le premier choc passé, l'ennemi se ressaisit. Des obus commencent à pleuvoir depuis les hauteurs à l'est de la Dives, et les paras s'enterrent pour attendre l'ordre de relève. Ils se replieront à 17h30 vers Le Mesnil, après qu'une section cycliste du Commando 6, débarqué le matin à Sword Beach, devant Colleville-sur-Orne, sera venue les chercher.

17-18 août : bains forcés au pont de Varaville et seconde libération du Bourg

Le front s'enlise ensuite sur les hauteurs d'entre Orne et Dives et dans le bois de Bavent. Varaville est abandonné à l'ennemi, qui y installe des pièces d'artillerie. Enfin, dans la nuit du 17 au 18 août, à 22h00, le mot de code "Paddle" (Pagaie) parvient au QG du Général Gale, commandan,t la 6e Division aéroportée : Montgomery ordonne la poursuite de l'offensive vers l'est de la Dives, et la traversée du fleuve.

Les Commandos sont placés sous commandement du Général Gale, et combattent aux côtés des parachutistes. Depuis le bois de Bavent, le Commando 3 se dirige droit sur Varaville. Un détachement ennemi posté au hameau de La Rivière est d'abord réduit par les Bérets verts, qui libèrent une seconde fois Varaville, après deux mois et demi de misère. Le Colonel Peter Young, chef du Commando, établit son PC dans l'ancien bunker du château, et reprend possession du pont de la Divette. Vers l'est se déroule la chaussée rectiligne qui mène au double pont de la Dives et de son canal.

Au soir du 17, Peter Young veut savoir ce qu'il en est du grand pont de la Dives. Le Lieutenant Ponsford et le Sergent Gray, se proposent alors de reconnaître les approches. Équipés de mitraillettes et de baguettes destinées à découvrir les fils des mines antipersonnelles, les deux Bérets verts anglais se lancent dans la nuit d'encre, sur le long ruban rectiligne de la chaussée. Après une marche silencieuse qui leur semble durer une éternité, ils finissent par distinguer un barrage - un gros tronc d'arbre - encadré de postes de garde. En rampant, les deux hommes découvrent deux câbles électriques sur la chaussée, qu'ils entreprennent de couper. Puis Ponsford décide de poursuivre seul, en empruntant le fossé qui borde la chaussée au nord. Il renvoie le sergent, se dévêt et se glisse dans l'eau noire, parmi les roseaux. Il progresse ensuite sans bruit, dans 60 cm d'eau, glissant sur le fond vaseux en ayant soin d'écarter à la main la végétation qui encombre les berges, sans trahir sa présence. Les lentilles d'eau qui lui couvrent le visage, font un camouflage efficace. Sans bruit, Ponsford parvient près du pont, remonte à plat ventre sur la berge et scrute l'obscurité, sans toutefois réussir à s'assurer que le passage est intact. Puis il revient sur ses pas, pour s'apercevoir que Gray est parti en emportant son Battle-dress ! Ponsford fait ainsi un retour remarqué dans les lignes du Commando. En se lavant de la vase qui macule son corps, il comprend l'origine des picotements qu'il ressent aux jambes depuis qu'il a quitté le fossé : il sert de breakfast à une section de sangsues ! Malheureusement, l'obscurité ne lui a pas permis de reconnaître l'état du pont. Peter Young décide donc d'envoyer une autre patrouille, de jour, au risque d'engager les gardiens. Les marais inondés sont en effet trop hasardeux pour qu'une manœuvre de contournement ait la moindre chance de succès...

Au matin du 18, une douzaine d'hommes de la troop 3 s'engagent sur la chaussée derrière le Lieutenant Thomson. Ponsford suit avec le reste de l'unité. Les éclaireurs rencontrent d'abord un cratère formé au milieu de la route, devant le tronc d'arbre couché en travers la chaussée et à hauteur d'un bâtiment situé à environ 400 m du pont. Alors qu'ils le dépassent, ils sont engagés par les tirs ennemis et ripostent, tandis qu'une masse métallique se meut vers eux en grondant : un char miniature Goliath ! Cet engin télécommandé inventé par les Allemands, sert à transporter à distance des charges explosives vers l'ennemi. Les balles anglaises ricochent sur son blindage, mais tout à coup, l'engin s'arrête de lui-même et se met à tourner, traînant son câble de commande sectionné... Sans attendre, Ponsford et la troop 5 débordent Thomson par la droite, et s'abritent dans une maison où ils mettent leur fusil-mitrailleur Bren et leurs mortiers en Batterie. Deux autres Goliath se tiennent, immobiles, devant le barrage : ceux que Ponsford et Gray ont neutralisés sans le savoir la nuit précédente !

Ponsford déclenche alors un écran fumigène et se lance à l'assaut. Une fraction de seconde plus tard, le pont explose, détruit par les Allemands ! La troop 3 se jette dans les abris déserts au bord de la route, tandis que Thomson mitraille et dépêche le Sergent Osborne, avec quelques hommes, pour aller voir ce qu'il en est du pont du canal. Alors qu'ils franchissent la Dives, l'un des hommes est touché et les autres se jettent à l'eau, avant de se terrer sur la berge opposée, d'où ils peuvent voir l'ennemi : un groupe de fantassins, armés d'un canon de 20 mm à quatre tubes et d'un automoteur, guidés à la binoculaire. Ils n'ont aucun moyen de les atteindre, aussi Ponsford leur crie-t-il de revenir, ce qui est accompli sans délai. Puis Thompson avance à son tour, avec ses six commandos. Mais en face, les Allemands tirent et blessent ainsi deux hommes dont le tireur d'élite, Hawkesworth. Le groupe de Thompson est pris sous le feu d'une Spandau, dissimulée dans une maison, et doit se jeter dans la Dives. Alors que l'officier lève la tête pour observer l'ennemi, l'un de ses hommes, Stan Scott, lui plaque le visage dans la vase, juste à temps pour lui éviter une balle mortelle ! Trois Bérets verts traversent à la nage, mais sont incapables de prendre pied sur l'autre berge, trop glissante... L'affaire s'envenime. Peter Young ordonne le repli, sous écran fumigène et tir de barrage. La mort dans l'âme, Ponsford se résigne à faire machine arrière, alors que trois hommes sont encore isolés de l'autre côté du pont détruit. Menés par le Caporal Norris, ils dénichent un passage plus sûr, un peu plus loin, dans lequel ils s'engagent à la nuit tombée. Au moment de se jeter à nouveau dans la Dives, l'un d'eux avoue ne pas savoir nager ! Recrue récente arrivée tout droit des Beach Groups (équipes de plage), l'homme est passé à travers les mailles du stage commando... Aboyant quelques épithètes choisis, les deux maîtres-nageurs improvisés jettent leur fusil-mitrailleur sur l'autre rive, puis font traverser leur camarade en tenant chacun l'extrémité d'un fusil auquel ce dernier s'accroche. Ils regagnent ensuite sains et saufs le Commando, où le Colonel passe un savon au mauvais nageur... avant de l'affecter à la section médicale de son unité : un tel élément, doublement baptisé, au feu et à l'eau, à Varaville, ne déparera pas chez les Bérets verts - en attendant bien sûr qu'il apprenne à nager !

La nuit tombe, et le château de Varaville est pris sous un violent feu d'artillerie. Le bunker où s'est abrité Ponsford pour dormir quelques heures est frappé de plein fouet... Quand à l'aube, son aide de camp le "déterre", indemne, Peter Young souligne, avec un humour très "commando", que ce lieutenant a décidément la peau dure ! Au soir, le Commando 3 est rappelé vers Bricqueville, au sud de Robehomme, puis rallie le Plain-Gruchet, à Goustranville, à 21h30. À peine sont-ils arrivés que Peter Young est informé qu'ils doivent prendre la tête d'une attaque de nuit planifiée entretemps par le Général Gale. Ils dormiront plus tard... À l'issue d'une nuit terrible, au cours de laquelle les Commandos vont courir en file indienne derrière un mince ruban blanc, traversant les marais plongés dans une nuit d'encre, la 1ère Brigade de Lord Lovat s'emparera de la colline de Bassebourg. Au sud, sur l'autre rive de l'Ancre, leurs camarades Royal Marines de la 4e Brigade prendront celle de Dozulé, après que les paras auront libéré Putot-en-Auge. La route de la Seine sera ainsi ouverte, à travers le Pays d'Auge...

20 août : les Belges libèrent enfin Le Hôme

Tandis que les troupes de choc britanniques de la 6e Division aéroportée se concentrent sur la Nationale 13, les voltigeurs belges de la Brigade Piron et l'infanterie parachutiste de la 6e Brigade aéroportée, dont font partie les hommes du Major Howard, doivent libérer la côte. Le 17 août, les Bérets rouges des Devons et les Royal Ulster Rifles commencent à déminer la route de Bréville-les-Monts jusqu'à Gonneville-en-Auge. L'ennemi reflue devant eux, puis, à Descanneville, les Ox & Bucks du Major Howard prennent la tête, dans un paysage lunaire constellé d'énormes cratères. Ils atteignent la route côtière, à l'ouest du Hôme-Varaville, qu'ils trouvent infestée de mines. De plus, les Allemands ont organisé un point de résistance devant lequel les paras doivent stopper en fin d'après-midi. Ils avancent ensuite par bonds jusqu'aux Panoramas, où ils se retranchent pour la nuit.

De son côté, à Sallenelles, la Brigade belge du Colonel Piron vient à bout du bunker du Moulin du Buisson, avançant sur le flanc nord des parachutistes. Le déminage de la route dure toute la nuit du 17 au 18. Quand les Belges se présentent enfin devant Franceville, le lendemain, il est déjà 19h30. À Cabourg, l'ordre d'évacuation a été donné dès le 17, mais beaucoup d'habitants étaient déjà partis depuis le printemps. Les fusiliers irlandais des Royal Ulster Rifles, arrivés aux Panoramas le 17, sont relevés le lendemain par les Belges, et la 6e Brigade aéroportée regagne ensuite Le Plein d'Amfreville, avant de marcher vers Troarn. Les Belges restent seuls en lice désormais.

Le 19, seule une vingtaine de Cabourgeais, membres du conseil municipal, sont encore présents. Les obus pleuvent sur l'ouest de la ville, depuis les hauteurs de Dives-sur-Mer, et les Belges se sont embusqués dans les écuries d'une grande bâtisse, vers Le Hôme. Au sud, vers le golf, les inondations de la Divette leur interdisent le passage, aussi leurs sapeurs doivent-ils déminer la route sous le feu mortel... Le Hôme-Varaville est enfin libre le 20 août, mais les patrouilles hésitent devant Cabourg. Entre-temps, les canons de la batterie du Tournebride, à Houlgate, se sont enfin tues, par suite d'un bombardement naval et aérien qui a réduit les terribles pièces au silence. Le 20, des patrouilles allemandes, SS ou Panzergrenadiers, venus renforcer la 711e Division d'infanterie côtière, arpentent les rues avec une anxiété croissante. Enfin, au soir, l'occupant décroche, sous la pression des Commandos qui ont conquis les hauteurs de Bassebourg et Dozulé. L'ordre de repli vers la Seine est donné. Entre-temps, les Belges achèvent le déminage de la route et le soir, le 1er Peloton de Wintergroen se présente à l'ouest de Cabourg. Trois explosions ont retenti dans l'après-midi au carrefour du Hôme, au château d'eau ainsi qu'au carrefour de la Brèche Buhot, où les Piron viennent d'investir l'immense cratère qui barre la route. Vers minuit, deux autres déflagrations signalent la destruction du pont de la Dives.

Le 21 août, à l'aube, les Belges entrent dans Cabourg et sont accueillis par les résistants locaux, rejoints par ceux de Dives-sur-Mer et d'Houlgate. La Brigade Piron libère Cabourg, puis franchit la Dives et le canal, sur des barques dénichées par les pêcheurs. Dans quelques jours, ils seront à la Seine...